👉 Lire l’article d’André Cicolella dans le Magazine Rose : https://www.reseau-environnement-sante.fr/wp-content/uploads/2025/11/Cicolella-ROSE-Chronik_Ca_menerve.pdf
Le cancer du sein continue de progresser en France, où les femmes présentent aujourd’hui le risque le plus élevé au monde, y compris avant 50 ans. Ce constat alarmant rappelle l’urgence d’une action de santé publique plus ambitieuse.
Dans son article publié dans le Magazine Rose, André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé (RES), appelle à faire évoluer Octobre Rose pour y intégrer pleinement la prévention environnementale.
Le dépistage est indispensable mais ne suffit pas
Depuis plus de 30 ans, Octobre Rose met à l’honneur le dépistage. Une démarche essentielle, mais qui ne permet pas, à elle seule, d’inverser la tendance.
En effet, les données scientifiques montrent que seulement 10 % des cancers du sein sont d’origine génétique. Les 90 % restants sont liés à des facteurs environnementaux modifiables, aujourd’hui trop peu pris en compte dans les politiques de prévention.
La pollution chimique : un facteur majeur encore sous-estimé
Perturbateurs endocriniens, plastiques, cosmétiques, alimentation ultratransformée : l’exposition quotidienne à une multitude de substances chimiques joue un rôle central dans l’incidence du cancer du sein.
Les études montrent notamment :
- qu’une exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse augmente le risque de cancer du sein chez la fille adulte ;
- que la présence de substances comme les phtalates, bisphénols ou parabènes peut réduire l’efficacité des chimiothérapies chez les patientes exposées.
Agir maintenant pour des bénéfices rapides
Parce que ces substances sont éliminées naturellement et rapidement par l’organisme, réduire l’exposition de la population peut produire des effets sanitaires visibles en quelques années — et non dans plusieurs décennies.
Des mesures simples existent déjà. Par exemple, les sols en PVC contenant jusqu’à 40 % de phtalates, omniprésents dans les écoles, les hôpitaux ou les supermarchés, pourraient être interdits et remplacés facilement par des alternatives plus sûres (parquets, carrelage…).
Pour un Octobre Rose centré aussi sur les causes
Le Réseau Environnement Santé appelle à un Octobre Rose renouvelé, qui ne se limite plus au dépistage mais s’attaque directement aux causes évitables du cancer du sein, en cohérence avec les connaissances scientifiques actuelles.
Cette démarche s’inscrit dans la continuité du colloque « Cancer du sein 2050 » organisé par le RES en 2024, et dans notre engagement historique pour la réduction des perturbateurs endocriniens, comme l’interdiction du bisphénol A dans les biberons obtenue en 2015.

