Le 50ème colloque du SNMPMI coïncidait avec le 80ème anniversaire de l’institution. La PMI a joué un rôle majeur dans la diminution de la mortalité infantile. Le taux est passé de 1 enfant sur 9 en 1945 à la moitié 5 ans après. La création de la PMI avait été un élément déterminant. Les maladies infectieuses étaient encore dominantes. 3000 morts par diphtérie en 1945. La vaccination mais aussi les conditions d’hygiène et d’alimentation ont joué un rôle déterminant.
A côté de la PMI, 2 autres « Médecines de prévention » étaient créées : Scolaire et Travail, mais aussi la Sécurité Sociale : Assurance Maladie, Accidents du Travail, Allocations Familiales et Retraite. Toutes fêtent actuellement leur 80ème anniversaire. C’est aussi le moment de regarder l’avenir.
De ce point de vue, le colloque du SNMPMI aura été particulièrement remarquable en abordant l’enjeu de la Santé environnementale, avec l’approche des inégalités de santé.
L’enjeu de la mortalité infantile qui remonte depuis 2012 était au cœur de la réflexion. La France est aujourd’hui 23ème sur 27 en Europe, alors qu’elle était 3ème en 1995. Les causes environnementales ont été clairement évoquées, notamment les Perturbateurs Endocriniens et les inégalités sociales. Les interventions liminaires d’Yves Lévi et de Robert Barouki avaient posé le problème. L’expérience des services de PMI et des collectivités locales signataires de la charte VTSPE (Tarn, Métropole lyonnaise, Gironde, Strasbourg) a montré que la PMI était au cœur des politiques à mener.
Le RES a été présent via la présentation des Opérations Zéro Phtalates par Patrick Lemettre comme outil de sensibilisation et la table ronde « Construire des stratégies nationales concertées en santé environnementale et lutter contre les inégalités de santé dans l’enfance » avec André Cicolella.
En conclusion, la PMI n’a pas seulement un passé glorieux, elle a montré à cette occasion qu’elle a aussi un avenir si elle continue à se saisir des enjeux de la santé environnementale, pour s’attaquer aux défis d’aujourd’hui comme la remontée de la mortalité infantile et de la prématurité, et plus largement les atteintes de la santé infantile.
Le RES continuera d’apporter sa contribution à cette action via la campagne « Zéro Phtalate. Eliminer les perturbateurs endocriniens pour réduire prématurité, mortalité infantile, maladies infantiles. »
Rappelons que si la France avait suivi la Suède et la Finlande en matière de mortalité infantile ce sont , annuellement sur la période 2019-2021 1386 décès et 18500 cas de prématurité qui auraient été évités.
Les études de l’agence fédérale américaine NIEHS ont montré qu’une réduction de 50% de la contamination des femmes enceintes par les phtalates se traduirait par 7000 cas de prématurité en moins.
Extrait :
« Les connaissances scientifiques s’accumulent et conduisent à suspecter de nombreux agents chimiques, biologiques et physiques impliqués dans l’émergence de troubles et de pathologies touchant le fœtus puis l’enfant, la grossesse et la petite enfance constituant des périodes très sensibles d’exposition. La pollution de l’air durant la grossesse aurait une incidence sur la prématurité, le petit poids de naissance et la mortinatalité. Les perturbateurs endocriniens sont incriminés dans la survenue accrue du diabète, de l’obésité, de troubles du neurodéveloppement, de malformations de l’appareil génital ou de puberté précoce, de certains cancers, en interdépendance avec des facteurs génétiques ou sociaux. »
