Le Réseau Environnement Santé et la Région Ile-De-France, en partenariat avec le laboratoire IRES-Kudzu Science, ont mené un projet de sensibilisation aux perturbateurs endocriniens auprès de 10 000 lycéens ainsi qu’une étude de l’exposition de 155 élèves à 24 substances perturbatrices endocriniennes. C’est la première étude de cette ampleur par le procédé du bracelet en silicone.
Remerciements :
Ce projet a été en particulier rendu possible grâce au travail de coordination de Lola CHUPIN, Master 2 « Environmental Policy » à Sciences Po Paris, dans le cadre d’un stage de 6 mois à la région Ile-de-France.
De nombreux aspects du projet, y compris les actions de sensibilisation, ont été réalisés grâce au travail de deux stagiaires de la Faculté de Pharmacie de Paris (sous la direction d’André CICOLELLA et du Pr Patrice RAT):
• Elmire CHAUVIÈRE, Master 2 à l’Université de Paris en Toxicologie Humaine, évaluation des risques et vigilance, a rédigé un premier mémoire sur l’intérêt des bracelets en silicone dans l’évaluation de l’exposition aux perturbateurs endocriniens.
➜ Rapport de stage : « Intérêt des bracelets en silicone dans l’évaluation de l’exposition aux Perturbateurs Endocriniens »
• Céline BITTAR, 5e année de Pharmacie de l’Université de Paris, en filière Industrie et Recherche, spécialisation Toxicologie, a rédigé un second mémoire portant sur l’étude comparative entre les bracelets en silicone et l’analyse capillaire pour évaluer l’exposition personnelle aux perturbateurs endocriniens, sur une cohorte de 30 adultes volontaires.
➜ Rapport de stage : « Utilisation des bracelets en silicone pour évaluer l’exposition personnelle aux perturbateurs endocriniens : étude comparative avec l’analyse capillaire »
Signataire de la charte VTSPE, la Région Ile-De-France s’est engagée aux côtés du RES dans un projet pédagogique visant à aborder la thématique des perturbateurs endocriniens en classe, auprès des lycéens, à installer des panneaux d’exposition et à distribuer 10 000 brochures dans les établissements visités.
Il était également proposé aux élèves de participer à une expérimentation scientifique à l’issue de laquelle ils pouvaient connaître leur propre niveau d’exposition à ces substances. Pour ce faire, une technique innovante de mesure de l’exposition via le port de bracelets en silicone a été développée par le laboratoire IRES-Kudzu Science. C’est le premier programme de cette ampleur mené en France et même dans le monde.
Les résultats de l’étude révèlent que l’imprégnation des lycéens franciliens aux perturbateurs endocriniens est totale et qu’une action visant la réduction de l’exposition de la population est nécessaire.
Les résultats mettent en évidence l’exposition des lycéennes et des lycéens à 20 des 24 substances recherchées
(9 phtalates, 2 perfluoroalkyls ; 9 pesticides ; 4 phénols).
➜ 9 perturbateurs endocriniens sont détectés chez plus de 99 % des élèves :
BBP, DnBP, DEP, DEHP, DiBP, DMP, DiDP, DiNP, perméthrine.
➜ 95 % de la quantité́ totale de perturbateurs endocriniens retrouvés chez les élèves sont 4 phtalates :
DEHP, DiBP, DiDP, DiNP.
On constate également une homogénéité́ de l’imprégnation des élèves aux perturbateurs endocriniens. Le résultat de l’étude sur le recours au bracelet en silicone pour mesurer l’exposition personnelle aux perturbateurs endocriniens comparée au prélèvement capillaire se révèle par ailleurs probant : l’utilisation du bracelet en silicone présente un intérêt dans l’évaluation de l’exposition aux substances perturbatrices endocriniennes. Le bracelet est donc une preuve d’une exposition de l’organisme aux perturbateurs endocriniens.
Les élèves interrogés se déclarent satisfaits par la sensibilisation en classe et enthousiasmés par la participation à l’étude. Ainsi la démarche qui consiste à s’appuyer sur une mesure quantitative de l’exposition pour sensibiliser la population concernée et « rendre visible la pollution invisible » s’avère-t-elle payante.